1er jour : Le beau gosse, la folle et l'enfant innocent ; B6; [Privé: Telliah, Shaza, Akira]

BOUM

C\'est désert par ici, partout. On n\'entend que les oiseaux, et encore, dès que vous approchez ils s\'en vont et vous laissent seul, à la merci de n\'importe quel fou furieux en manque de bain de sang venu. En marchant jusqu\'ici, j\'ai eu le temps de vérifier le reste du contenu de mon sac. J\'ai reçu de l\'iode, de l\'eau, un peu de pain et des fruits secs, comme promis. Oui seulement voilà. On peut pas survivre longtemps avec ça...
*Va ptête falloir que je trouve quelqu\'un... oh non, les gens ils font semblant de vous aider, et après ils vous poignardent pendant votre sommeil. Non merci. Mais bon, c\'est toujours bien d\'avoir quelqu\'un qui vous aide, maintenant faut qu\'elle soit digne de confiance...*
Je me mettais donc à la recherche de fruits ou de baies, peut être trouverais-je un animal coincé dans les racines, que je pourrais tuer et manger pour remplir mon estomac qui commençait à gargouiller. Mais je ne trouvais rien.
Par après, j\'entendis des vagues. *Des vagues ? Y\'aura ptête de quoi manger là dedans.*
Je courus vers le son qui venait de ma droite, et après une bonne cinquantaine de mètres de course, j\'arrivai à une petite plage ensablée.
J\'aime bien la mer, et le bruit des vagues, c\'est très agréable... Mais pas le temps d\'en profiter, on a jamais le temps ici.
Je décidai donc de retourner en arrière, vers les arbres, en marquant l\'endroit le plus possible, en brisant des branches, éparpillant des feuilles que je calais avec des galets.
[/i]*Voilà, Je peux y revenir. J\'ai une bonne mémoire visuelle de toute façon.* Mais à peine m\'étais-je retourné vers les arbres que...
BOUM Une douleur atroce me perforait le crâne, et je m\'écroulai sur le doux tapis de la forêt, encore parsemé de sable, voyant des étoiles tourner autour de ma tête...

Je cours depuis au moins... allez, dix minutes. Un record ! Je prends enfin le temps de regarder derrière moi, et suis surprise de ne pas apercevoir la timbrée à perruque. A-t-elle eu un léger "contre-temps" ? Enfin bref, tant mieux. Je m'arrête quelques secondes, souffle, tente de retrouver mon calme. Je regarde ma jambe ; je me suis accidentellement frottée à l'écorce d'un arbre, et l'on peut voir la brûlure sur ma cuisse. Mais quelle idée de porter une jupe ?! Je vous jure. Mais bon, il y a pire, comme blessure.
Je n'en peux plus. Je l'ai déjà dit, non ? Je ne suis pas terrible en endurance. Bon les sprints c'est pas la même chose...
Quand, soudain, j'entends un bruit. Je sens mon sang battre contre ma tempe et je saute dans un arbre, en grimpant le plus haut possible. Je suis bien à quinze mètres de hauteur maintenant.
J'aperçois un garçon, il fait mumuse avec des galets sur la plage.
*Pfff...*
Je soupire. Ne serai-je jamais tranquille ? Y aura-t-il toujours un crétin dans les parages ? Je l'observe quelques instants. J'ai du mal à comprendre. Nous sommes sur une île déserte, avec des dizaines de monstres assoiffés de sang, il y a peut-être une petite fille de 11 ans le crâne à moitié défoncé à vingt mètres de nous, et lui... il joue avec des cailloux !
Je prends mon marteau dans ma main gauche. Je remarque d'ailleurs que celle de droite va mieux depuis notre rencontre avec la folle. Heureusement.
Je me pose de façon à mieux le voir, tout en restant camouflée par le feuillage. Bon, on va pas se le cacher, il est vachement mignon. Mais je n'ai vraiment pas le temps pour ça. Après ma "traîtrise" et mes provocations, la bébête doit être à ma poursuite. Même si je suis bien loin d'elle à présent.
Soudain, j'entends un bruit, et mon cœur s'agite de plus belle. Ce sont des bruits de pas. C'est elle, c'est certain !
Je l'ai vue grimper dans les arbres, bon, elle ne fait pas le poids face à moi, mais je préfère ne pas prendre de risques et m'enfuir.
Seulement voilà, il y a ce beau garçon en bas.
Oui, il y a ce garçon.
*Quelle chance !*
Un sourire malicieux fend mon visage. Et je saute sur lui, marteau en avant, lui assénant un grand coup dans le crâne. Enfin, pas trop fort non plus, au cas où ça tournerait mal. Juste assez pour qu'il reste immobile quelques secondes et ne m'en veuille pas trop, m'voyez ? Seulement, je tente de m'extirper, mais j'ai l'impression d'être retenue ; c'est son bras. Et nous roulons tout deux sur dix mètres.
Et je me demande bien comment je vais me sauver de ce pétrin. Et je choisis de jouer la petite fille en détresse.
"Aide-moi ! Aide-moi ! Aide-moi par pitié !"
Je lui crie, sans oublier le crescendo, pour faire plus vrai, plus paniqué. Il y a des larmes aux extrémités de mes cils. Je l'agrippe au niveau de ses épaules et le regarde droit dans les yeux, en priant pour être la plus convaincante possible. Enfin, non, je sais que je suis convaincante. Et je rajoute, de la voix la plus suppliante que je connaisse :
"Il y a cette fille, là-bas, elle a tué déjà trois petites filles apeurées qui trottaient dans le coin ! Et c'est à mon tour maintenant ! Par pitié, aide-moi !"
J'espère ne pas avoir à regretter mes paroles...

Deuxième rencontre.

Je cours sans m’arrêter, jusqu'à entendre un bruit suspect. Je me souviens qu’elle était dans un arbre, tout à l’heure. Je lève alors les yeux vers le ciel, et la vois bel et bien perchée dans un arbre.
Je me cache. Soudain, elle saute de son perchoir en brandissant son arme…un marteau. Que fait-elle donc ?
Oh…Juste en dessous d’elle, il a un garçon. Il a sans doute mon âge. Il a de magnifiques cheveux blonds, des yeux de toute beauté. Malheureusement pour lui, l’autre peste va lui faire très mal.
Il s’accroche à elle, et ils roulent dans la petite pente, à coté d’eux. Je cours pour les voir, et m’en fiche d’être découverte. Je suis là pour tuer, après tout. Une victime de plus, ce n’est pas gênant.
C’est même très bien…
Je tends l’oreille, elle lui parle. (Enfin plutôt, lui gueule dans l’oreille)
« Aide-moi ! Aide-moi ! Aide-moi par pitié ! »
J’en étais sûre. Madame remet son masque de pauvre innocente sans défense.
« Il y a cette fille, là-bas, elle a déjà tué trois petites filles apeurées qui trottaient dans le coin ! Et c’est à mon tour maintenant ! Par pitié, aide-moi ! »
Bien sûr que c’est à ton tour. Tu vas le regretter, petite sotte.
Le garçon, encore hébété, me regarde. Il a l’air de la croire. Il faut que je retourne la situation en ma faveur…Je m’approche d’eux, l’air de ne pas leur vouloir de mal.
« Cesse donc de jouer la comédie. Tu sais parfaitement te servir de ton allure de pauvre gamine, mais je suis sûre qu’il n’est pas assez con pour te croire. N’est-ce pas ? Je n’ai aucunement l’intention de te tuer, voyons… » Dis-je en souriant sincèrement. Enfin, j’espère que ma ruse marchera.
« Elle t’a fait mal ? Je peux examiner ta blessure, si tu veux… »
Je m’approche du jeune garçon, en souriant gentillement et propose de le soigner dans le but de paraitre gentille. Je m’y connais un peu en médecine, en plus. Ça sera plus crédible pour qu’il me fasse confiance. Je tuerais la petite plus tard…Ahah.

Je ne l'avais pas vue. Juste entendue. Et maintenant j'ai la confirmation que depuis tout ce temps elle m'espionnait. Mais le garçon va m'aider, hein, n'est-ce pas ? Un gars aussi beau que lui ne peut qu'aider une jeune fille aussi belle et innocente que moi. Je sais, la modestie ne m'étouffe pas, mais passons. Ma mère est une avocate de renommée mondiale, et j'ai, depuis toute petite, assisté à bon nombre de ses procès. J'ai depuis lors compris comment bluffer, mentir, tirer les vers du nez, et surtout, le principal rôle d'un avocat, argumenter. Et défendre aussi, mais là, argumenter, c'est ce dont j'ai besoin.
J'ouvre de grands yeux terrifiés, peut-être sont-ils vrais après tout... parce que, la fille en face de moi veut me tuer. Et je sais désormais que je ne serais pas la première.
Oui parce que je vois du liquide rougeâtre autour de sa bouche et sur son cou... comme si elle avait mordu quelqu'un.
Comment souhaite-t-elle faire changer d'avis ce mignonnet avec une gueule pareille ?
D'ailleurs, lui, il semble me croire, ou alors c'est une excellent comédien, comme moi. Mais je ne crois pas, non. Après tout, on ne peut pas être meilleur que moi à ce jeu-là...
« Cesse donc de jouer la comédie. Tu sais parfaitement te servir de ton allure de pauvre gamine, mais je suis sûre qu’il n’était pas assez con pour te croire. N’est-ce pas ? Je n’ai aucunement l’intention de te tuer, voyons… »
Je force le garçon à se relever et je pointe un doigt tremblant sur la fille à perruque.
"Ne vois-tu pas les traces de sang autour de ses lèvres ? Je l'ai vue ! C'est un... c'est un vampire !"
Je tiens toujours mon marteau dans ma main gauche, et je me rends compte que si nous en venions aux mains, j'aurais un avantage sur elle.
Je me colle au dos du garçon, et j'aperçois l'énorme bosse sur son crâne, un mélange de chaire et de sang, et je me demande s'il ne va pas changer d'avis à cause de cette blessure que je lui ai infligée. Au pire, il pourrait croire que j'étais perdue et affolée à cause de la folle aux canines rouges. Après tout, j'ai tellement bien joué mon jeu...
Et puis de toute façon, il m'a lâchée, je peux toujours fuir en cas de danger imminent.
La partie va commencer...

"Aide-moi ! Aide-moi ! Aide-moi par pitié ! "
Il y a cette fille, là-bas, elle a tué déjà trois petites filles apeurées qui trottaient dans le coin ! Et c'est à mon tour maintenant ! Par pitié, aide-moi !"
C'est ce que la fille me dit. Hein ? Tout s'est passé très vite, j'ai reçu un coup, en l'occurrence de marteau, après j'ai roulé pendant quelques mètres, avec une fille -mignonne- accrochée à moi. Puis elle me dit ça. Elle a l'air sincère... Mais je me répète que je dois être sûr qu'elle soit digne de confiance. Au fait de quoi elle parle ? Ah oui, y'en a une autre qui arrive. Tiens, elle est jolie celle là aussi, enfin, le filet de sang qui s'est écoulé sur son cou gâche un peu le spectacle mais bon. C'est un vrai nid à jolies filles ici ! J'espère que y'en a d'autres... Non, je m'éloigne. C'est pas ici que j'vais draguer... Maintenant c'est à l'autre de parler.

"Cesse donc de jouer la comédie. Tu sais parfaitement te servir de ton allure de pauvre gamine, mais je suis
sûre qu’il n’est pas assez con pour te croire. N’est-ce pas ? Je n’ai aucunement l’intention de te tuer, voyons…"Elle regarde ma blessure et continue: "Elle t’a fait mal ? Je peux examiner ta blessure, si tu veux…
Je ne sais pas à qui faire confiance... La fille aux cheveux noirs me parle du sang séché sur ses lèvres, que j'ai remarqué aussi. Elle me dit que c'est une vampire... En tout cas, si un jour vous devez prendre une décision, ne faites surtout pas comme moi, c'est à dire à l'instinct ! Je sais pas ce qui m'a pris. Ce qui est sûr, c'est que j'ai pris la main de l'adolescente qui s'est mis derrière mon dos, et je l'ai entraînée avec moi en courant aussi vite que possible.
*Pas envie de me faire bouffer par une folle pareille, non mais ho, je tiens à mon cou moi !*

Putain d'erreur.

Elle continue a faire son numéro de comédie.
«Ne vois-tu pas les traces de sang autour de ses lèvres ? Je l’ai vue ! C’est un…vampire ! »
Merde ! Le sang…j’aurais dû y penser. Moi ? Un vampire ? Non. C’est juste une manière comme une autre de tuer quand on n’a pas d’armes.
Elle se cache derrière le garçon blond. Celui-ci hésite, me regarde, et décide de prendre la fuite avec l’autre peste.
Je leur crie :
« Une minute ! Vous avez peur de moi ? Pour un peu de sang ? Ne connaissez vous pas les règles de ce jeu, donc ? »
Ils s’arrêtent, je marche jusqu'à eux.
« Le but est de tuer. Une jeune fille qui trainais là bas était sans défense, elle est probablement déjà morte, je l’ai mordue. Non, je ne suis pas un vampire. Dis-je en m’adressant à Mme Comédie.
C’est juste que c’est mon seul moyen de tuer, pour l’instant. Vous auriez fait pareil, si vous aviez hérité de boules quies en guise d’arme, non ? Bref. Ne vous échappez pas, je ne compte pas vous tuer. »
Pas pour l’instant.

A peine après avoir commencé à s'enfuir, qu'elle nous appelle déjà.
"Une minute ! Vous avez peur de moi ? Pour un peu de sang ? Ne connaissez vous pas les règles de ce jeu donc ?"
Je m'arrête, la fille avec, curieux.
"Le but est de tuer. Une jeune fille qui traînait là-bas était sans défense, elle est probablement déjà morte, je l'ai mordue. Non, je ne suis pas un vampire. C'est juste que c'est mon seul moyen de tuer, pour l'instant. Vous auriez fait pareil, si vous aviez hérité de boule quies en guise d'arme, non ? Bref. Ne vous échappez pas, je ne compte pas vous tuer"
Je n'étais pas convaincu, mais à peine avais-je commencé à réfléchir à une nouvelle stratégie, que des coups de feu retentirent... Dans notre direction ! Des branches cassèrent et le son des balles se répercuta dans l'écorce des arbres centenaires. Ni une ni deux, je commençai à courir vers la profondeur de la forêt, vers la droite de là où venaient les coups de feu. Je risquai moins de me faire toucher ainsi. Puis, après cinq bonnes minutes de sprint, je m'arrêtai, essoufflé, et me rendis compte que les deux inconnues m'avaient suivi...

" Dites, je sais que j'suis bien foutu mais quand même, c'est pas la peine de me coller au fesses, dis-je en affichant un petit sourire moqueur. Bon, j'vais quand même me présenter, autant rester poli. Je m'appelle Telliah, et j'suis le meilleur, c'est moi le boss."

Content de ma présentation digne des plus grands, je me tus, attendant une réponse.

Présentations.

Il ne semble pas très convaincu, et réfléchis.
Soudain, des coups de feu retentissent. Le garçon et la fille se barrent en courant, je les suis.
Nous étions à présent près d’un arbre immense.
Le garçon parut surpris quand il nous vit, l’autre jeune fille et moi.
« Dites, je sais que j'suis bien foutu mais quand même, c'est pas la peine de me coller aux fesses, dit-il en affichant un petit sourire moqueur. Bon, j'vais quand même me présenter, autant rester poli. Je m'appelle Telliah, et j'suis le meilleur, c'est moi le boss. »
Tout aussi modeste que l’autre peste, on dirait.
« En effet, t’es plutôt beau. Mais c’est uniquement pour ne pas vous laisser vous échapper comme ça que je vous ai suivi. Enfin bref. Je m’appelle Akira Okan Nahoto, mais Akira suffira. J’ai 16 ans, et je suis une meurtrière assoiffée de sang. Mais je pense que ça, vous l’aviez deviné, dis-je en souriant. »
Je regarde l’autre jeune fille, et lui dis froidement :
« A toi de te présenter. »

Le garçon a saisi ma main et m'entraîne derrière lui. Et merde ! Moi qui voulais me sortir de ce pétrin au plus vite ! Je vais devoir le suivre, maintenant ! Mon petit rôle a trop bien marché on dirait... Pfff. Bon, allez, restons optimiste. Il n'y a pas que des défauts : la-fille-au-menton-pas-propre-du-tout-et-qui-est-à-mes-trousses-pour-me-massacrer pourrait bien choisir une nouvelle victime maintenant. Et je pourrai en profiter pour m'échapper... enfin, dès qu'il me lâchera. Enfin, nous nous arrêtons lorsqu'elle nous interpelle :
"Une minute ! Vous avez peur de moi ? Pour un peu de sang ? Ne connaissez vous pas les règles de ce jeu donc ? Le but est de tuer. Une jeune fille qui traînait là-bas était sans défense, elle est probablement déjà morte, je l'ai mordue. Non, je ne suis pas un vampire. C'est juste que c'est mon seul moyen de tuer, pour l'instant. Vous auriez fait pareil, si vous aviez hérité de boule quies en guise d'arme, non ? Bref. Ne vous échappez pas, je ne compte pas vous tuer."
Ah oui, vraiment ? Mais alors pourquoi s'attaquer à une fille sans défense ?
Je me demandais quoi répondre, et surtout, quelle attitude opter lorsque des coups de feu éclatèrent près de nous. J'en sentis un frôler ma cuisse au niveau de ma brûlure et je me mis à sprinter sans réfléchir, dans la même direction que le Vampire à Perruque et le Beau Gosse. Tandis que nous courons, je vois le sang s'écouler de ma plaie ; il y aurait pu y avoir plus de dégâts, au moins, il n'y a pas de quoi faire une hémorragie. Je songe à ma sœur qui a déjà participé à une de ces conneries de Battle Royale, je me souviens qu'elle avait la phobie du sang, de quoi la rendre folle... Comment a-t-elle pu réussir à rester aussi calme durant les jeux ?
Je ne pense pas avoir été visée par le tireur, je pense qu'il s'agit plus d'un coup de feu accidentel dans ma direction, puisque, bientôt, le silence revient. Nous sommes au beau milieu de la forêt. Le garçon est en train de reprendre son souffle, quand il lève une tête, surprise. L'air de dire "Tiens, mais vous êtes encore là, vous ?"
« Dites, je sais que j'suis bien foutu mais quand même, c'est pas la peine de me coller aux fesses, dit-il en affichant un petit sourire moqueur. Bon, j'vais quand même me présenter, autant rester poli. Je m'appelle Telliah, et j'suis le meilleur, c'est moi le boss. »
Question modestie, lui et moi on ferait la paire.
Du tac au tac, la folle réplique :
« En effet, t’es plutôt beau. Mais c’est uniquement pour ne pas vous laisser vous échapper comme ça que je vous ai suivi. Enfin bref. Je m’appelle Akira Okan Nahoto, mais Akira suffira. J’ai 16 ans, et je suis une meurtrière assoiffée de sang. Mais je pense que ça, vous l’aviez deviné, dit-elle en souriant. »
Bien envoyé. On pourrait peut-être s'entendre si elle n'avait pas pour désir celui de m'éventrer...
Puis elle se tourne vers moi et me demande froidement de me présenter.
Je lui lance le regard le plus narquois que je connaisse.
"Je suis Shaza Hyouri, fille du grand Révolutionnaire Hiroki Hyouri. A quinze ans seulement, les réalisateurs de films du monde entier me payent des millions de dollars pour me voir jouer dans un de leurs films... Seulement je préfère continuer mes études."
Je hoche la tête, et affiche le même sourire que lorsqu'elle m'avait proposé une alliance.
"Ca te va, Vampire à perruque ?"
Sur ce, je grimpe dans un arbre avec rapidité et agilité et m'allonge sur une branche, mon sac en guise d'oreiller.

La proposition.

La jeune fille me regarde et me souris, assez narquois, le sourire, puis dis :
« Je suis Shaza Hyouri, fille du grand Révolutionnaire Hiroki Hyouri. A quinze ans seulement, les réalisateurs de films du monde entier me payent des millions de dollars pour me voir jouer dans un de leurs films... Seulement je préfère continuer mes études. »
Elle hoche la tête tout en continuant de sourire. Très fière. Très modeste. Je sens que je vais difficilement la supporter, si nous restons ensembles.
Puis elle me balance quelque chose qui me fais sourire :
« Ça te va, Vampire à Perruque ? »
Elle grimpe sur un arbre, et s’allonge.
« Alors comme ça on essaye de faire de l’humour, Mini Peste-Pseudo Sainte Nitouche ? »
J’entreprends de me laver la figure. Ne voulant pas gaspiller le peu d'eau potable qu'il y a dans mes gourdes, je vais jusqu'a la mer, toute proche. Je m'asseois sur le petit ponton, juste au dessus de l’eau, et me rince le visage.
Une fois que j’ai fini, je retourne voir mes deux « compagnons ».
« Qu’allons-nous faire, à présent ? Vous voulez faire équipe ? Ou nous séparons nous ? »
J’ai, pour une fois, envie de m’allier à quelqu’un. Je ne sais pourquoi.
Bizarre...

Les deux filles se disputent après que ... Comment elle s'appelle ? Ah oui, Shaza... donc, après que Shaza se soit présenté. L'autre c'est Akira. Bon ça va, sympas les noms ! Je préfère ça que Gertrude ou des trucs dans le genre. Bon, Akira est partie se laver le visage, et quand elle revient, c'est un truc bizarre qu'elle nous propose:

"Qu'allons-nous faire, à présent ? Vous voulez faire équipe ? Ou nous séparons-nous ?"

Non mais j'y crois pas, elle se ramène, couverte de sang -ok j'exagère un peu, mais bon ! - elle a l'air d'une folle sanguinaire qui tue n'importe qui, et puis comme ça, elle propose de faire une équipe ? Bizarre... Mais, il y a quelque chose d'attrayant dans sa proposition... Shais pas pourquoi, mais c'est pas mal comme idée, de faire une équipe. Après tout, on peut toujours s'entraider... Mais bon, si l'une des deux ose tenter un pas de travers, elle va comprendre ce que c'est la douleur. Dommage, de si jolies filles, je serais presque triste de les tuer.

" J'suis pas contre", ai-je fini par répondre.

« Alors comme ça on essaye de faire de l’humour, Mini Peste-Pseudo Sainte Nitouche ? »
Contrairement à ce qu'on peut penser, j'aime bien ce surnom. Il me correspond bien ; après tout, il met en valeur mes talents, non ?
Enfin, elle nous laisse tranquille un moment pour se laver le visage. J'ai le temps de souffler un peu : j'observe le garçon deux minutes. Enfin, Telliah, puisque c'est son nom. Telliah hein... C'est quoi comme origine, ça ? Ca fait pas trop Japonais... Est-ce un prénom européen ? A moins que ce soit Africain... Bof, peu importe, tout ce qui compte c'est de savoir comment me séparer de ces deux zigotos sans problème. Et là, je me demande bien ce que je vais faire. Devrais-je les tuer ? Après tout, Perruque Rouge n'a que des boules quies en guise d'arme... Moi j'ai un marteau. Lorsque je me retourne pour le récupérer j'aperçois une petite poignée accrochée à mon sac et je me rends compte qu'il est équipé d'un parachute.
*Un parachute ? Même pour sauter des arbres j'en ai pas besoin.*
Je soupire.
Il pleut, je regarde la pluie mouiller le garçon, qui ne semble nullement s'en émouvoir. Moi, je suis protégée sous les feuilles. Tandis que l'autre se refait une petite beauté - et on va pas se cacher qu'elle en avait vraiment besoin - je me demande une nouvelle fois qu'elle stratégie opter : Devrais-je m'enfuir, là, maintenant ?
Mais je n'ai pas le temps de ruminer plus ; l'autre cinglée est revenue :
"Qu'allons-nous faire, à présent ? Vous voulez faire équipe ? Ou nous séparons-nous ?"
Faire équipe ? A bien la regarder... Elle n'a pas l'air de proposer des alliances très souvent. Mais c'est tout de même la deuxième fois qu'elle m'en propose une. Elle ne m'a toujours pas tuée pour le moment ; au pire, elle m'a juste craqué les doigts. Mais j'ai pourtant l'impression qu'elle est fiable. Elle pourrait m'être utile... si on arrive à se supporter mutuellement. Après tout, elle m'a l'air d'une tueuse, une vraie, une de celles qui ne connaissent pas le mot "pitié".
Mais comme elle me l'avait dit plus tôt... elle n'a pas eu une enfance facile. Et j'ignore pourquoi, mais à ce moment-là je songe à ma petite soeur, Akuma, que l'on a cachée dans une famille, très loin de nous. On n'a eu que très peu de nouvelles depuis toutes ces années, et rien de bien réjouissant... On n'a toujours pas pu la revoir. Je suppose qu'elle en veut à mort à mes parents de l'avoir abandonnée...
Peut-être est-elle devenue une tueuse sans pitié comme Akira ? Non, je rejette cette pensée.
Bon, revenons-en à nos moutons : Une alliance, hein ?
" J'suis pas contre."
Je le regarde un instant. Est-ce un tueur ? Je ne sais pas trop, je ne le connais pas du tout. C'est rien qu'un gros crâneur de pacotille. Moi au moins j'ai du style.
"Si tu es prête à me supporter, Drakira, pourquoi pas ?"
Contente de mon jeu de mots pourri, j'attrape une branche plus haute, y accroche mon sac et me soulève, pour m'y allonger. Ici, personne ne peut me voir, je suis entièrement camouflée par les feuilles, et je peux enfin examiner la blessure qu'a laissé la balle. J'ai trop honte pour leur montrer... Et puis, de toute façon, que peuvent-ils bien y faire ? Bon, déjà, il y a du sang qui coule, je prends un peu d'eau de ma gourde (mais vraiment qu'un tout petit peu) et je tente de nettoyer la plaie. Mais bien sûr, ça ne suffira pas. M'enfin bon, y a rien de grave non plus, ça fait juste un peu mal, et ça risque de me ralentir un tout petit peu... J'ai juste peur que ça s'infecte. Ah, si seulement j'avais du désinfectant ou de quoi faire un bandage...
Bon, je me décide à redescendre. Tant pis, j'ai pas envie d'avoir une jambe en moins, moi. (Bon, j'exagère.)
"Quelqu'un a un bandage... un pansement, ou du désinfectant, enfin, un truc dans ce genre, quoi ?"
Et je me souviens que Telliah est toujours blessé lui aussi.

"Quelqu'un a un bandage... Un pansement, ou du désinfectant, enfin, un truc dans ce genre quoi ?"
J'ai une trousse à pharmacie dans mes affaires... Bon, si on est une équipe, autant aider tout de suite, je sais pas pourquoi j'ai été pris de cet élan de solidarité mais bon, voilà, je lui en parle:
"J'ai reçu une trousse de soins... Si tu veux, j'peux soigner ta blessure."
D'abord hésitante, elle acquiesce. Je prends donc la fameuse trousse, et entreprends, un peu maladroitement, de désinfecter la peau brûlée par le coup de feu. Puis, délicatement, je panse la plaie.

C'est pas dans mes habitudes d'aider les gens que j'connais pas, mais faut avouer que c'est pas désagréable comme impression. Je peux pas encore la considérer comme une ennemie, mais comme une adversaire, sans aucun doute. Peut-être que j'ai soigné la personne qui dans quelques jours va me tuer, j'en sais rien, mais en tout cas, et aussi étrange que cela puisse paraître, je ne le regrette pas.
"Voilà, c'est fini, ça va mieux ? "

"J'ai reçu une trousse de soins... Si tu veux, j'peux soigner ta blessure."
*Oh purée, le coup de bol !*
Si ce garçon a une trousse à pharmacie, alors, oui, il peut s'avérer être un allié utile. Ce sera notre "médecin". Tandis qu'il désinfecte ma plaie, je remarque qu'il est tout de même vachement bien foutu, et plutôt musclé au niveau des bras. Comme moi, quoi. J'en conclus donc qu'il saurait se défendre. Quant à la timbrée, je sais qu'il s'agit d'une folle ; donc elle tuerait les intrus à ma place. Ouais, on allait faire une bonne équipe tous les trois... Mais, moi, à quoi je sers, moi ?
*Tu es la comédienne de l'équipe, celle qui ferait même fondre en larmes un Musclor !*
A mieux y réfléchir, Akira serait les bras du groupe, Telliah serait... euh, le rigolo, et moi je serais le cerveau. Ouais, ça pouvait aller. Oui, je ne pense pas que ces deux abrutis élaborent souvent des stratégies.
Me voilà bien protégée en tout cas, avec mes deux gardes du corps.
Telliah me bande la plaie. En temps normal j'aurais rougi ; bah quoi, ça vous arrive souvent, vous, un beau gosse qui vous triture la cuisse sans même une pensée perverse ?
Enfin bref, me voilà soulagée et protégée.
Je me tourne alors vers Akira et lui tends une main - ma main gauche cette fois-ci.
"On fait la paix ? Ou au moins une trêve ? Le temps de trouver un moyen pour sortir de c'te putain d'île rien que pour en mettre plein la gueule à ce Gouvernement pourri ?"

Brrr...

« J’suis pas contre » dis le garçon blond.
Cool, déjà un.
« Si tu es prête à me supporter, Drakira, pourquoi pas ? »
Et de deux !
… Toujours aussi drôle, Shazâne, toujours aussi drôle.
Elle s’accroche à une branche plus haute, et redescend quelques minutes plus tard.
« Quelqu’un a un bandage ? Un pansement, ou du désinfectant, enfin, un truc dans ce genre, quoi ? »
J’allais bien proposer de la soigner, car j’ai une bonne connaissance des plantes et de la médecine, mais le blond me devance.
« J’ai reçu une trousse de soins…Si tu veux, j’peux soigner ta blessure. »
Voilà qui est bien, au moins, on a de quoi se soigner, grâce à lui. L’autre joue bien la comédie, moi je suis une tueuse sans pitié, on devrait s’en sortir.
Il fait attention en la soignant, il est délicat. Sympa.
J’observe Shaza, elle est pensive, puis soudain elle me tend sa main, sa main gauche.
« On fait la paix ? Ou au moins une trêve ? Le temps de trouver un moyen pour sortir de c'te putain d'île rien que pour en mettre plein la gueule à ce Gouvernement pourri ? »
Je réfléchis. Faire la paix, non. Une trêve, ok.
« D’accord pour une trêve, chère Shazâne, dis-je en souriant. Moi aussi j’peux faire des jeux de mots à la con. »
Je lui prends la main quelques secondes, comme pour faire un pacte, puis la relâche.
Il fait froid, je frissonne.
« Hum…j’me les gèle. Et si on faisait un feu ? »

"On fait la paix ? Ou au moins une trève ? Le temps de trouver un moyen pour sortir de c't'e putain d'île rien que pour en mettre plein la gueule à ce gouvernement pourri ?"
Elle lui dit ça en lui tendant sa main... gauche. Akira accepte la main, la relâche puis répond:
"D'accord pour une trève, chère Shazâne. Moi aussi j'peux faire des jeux de mots à la con.
Hum... J'me les gèle. Et si on faisait un feu ?"
En effet, il faisait froid. Très froid même, un vent glacial soufflait et nous gelait les entrailles. De plus, la pluie n'arrangeait rien.
J'entrepris d'abord d'improviser un petit abri pour éviter d'être trop mouillés, et de se sécher un minimum. Puis, avec l'aide de mes deux nouvelles ''compagnes de jeu'', nous allumions un feu avec l'aide des petites branches encore un peu sèches et mousse, à l'abri de la pluie.

Grâce à ma petite construction, qui avait l'air de bien tenir le coup, et au feu, on arrivait à rester au sec tout en se réchauffant un minimum.
Mais on ne pouvait pas rester là trop longtemps. Et si les chasseurs revenaient ? Je faisais part de mes craintes aux deux autres:
"Dites, vous pensez pas que les personnes qui nous ont tiré dessus pourraient revenir ? On peut toujours refaire ce... parapluie ailleurs. Non ?"

"D'accord pour une trêve, chère Shazâne. Moi aussi j'peux faire des jeux de mots à la con.
Hum... J'me les gèle. Et si on faisait un feu ?"

Shazâne ? J'préfère Drakira, y a tout de même plus de recherche... non ?
Maintenant qu'elle le dit, je me rends compte que, moi aussi, je me les caille. Pas question de tomber malade lors de ce jeu.
Telliah construisit un petit abri afin de nous protéger de l'humidité. Bon, j'aurais tout aussi bien pu me trouver un coin sur une branche, mais autant pouvoir les surveiller me rassure. Puis, après un bout de temps nous réussissons à allumer un feu malgré le bois humide.

"Dites, vous pensez pas que les personnes qui nous ont tiré dessus pourraient revenir ? On peut toujours refaire ce... parapluie ailleurs. Non ?"

Trouillard. C'est moi qui me suis pris une balle dans la cuisse, et j'ai même pas peur de m'en reprendre une. Quoique. M'enfin bon, c'est pas une si mauvaise idée que ça. Avouons-le.

"On a plutôt intérêt à filer ici."

Nous laissons le feu allumé, au cas où il y aurait des ennemis dans le coin ; non pas pour qu'ils se réchauffent à leur tour, mais simplement pour qu'ils croient que nous sommes là, à proximité du feu, que nous sommes à leur portée, alors qu'en fait nous sommes déjà bien loin.
Je claudique dès que je le peux, et je reste toujours derrière, voire même, dans les buissons. On ne sait jamais ; au cas où un lâche à mitraillette se tapirait dans le coin.
Au bout d'un moment, je sors ma carte. Il me semble que nous sommes en zone B6 ; nous nous sommes donc éloignés de mon objectif... Ce qui ne m'arrange pas du tout.
Et si on continue à s'en éloigner, alors je pense que je m'enfuirai pendant leur sommeil. Oui, parce que, je ne veux pas les emmener avec moi. Je ne leur fais vraiment confiance, comme on peut le voir.
Quand, soudain, je me retrouve tête en bas, les pieds en l'air. Sur le moment, je ne comprends pas ; mais j'aperçois une corde, un espèce de lasso qui me maintient par-dessus une branche. Je suis comme un animal prisonnier d'un collet. Enfin, pas d'un collet, sur ce coup-là, mais un piège, quoi.
Je suis à environ un mètre du sol et je m'aperçois que mon marteau est tombé lorsque la corde s'est refermée autour de ma cheville.
Je ne peux pas non plus m'en débarrasser. Et je me rends compte qu'il en est de même pour mes deux camarades.

"J'aurais dû m'en douter, marmonnais-je, les dents serrées. Bon, dépêchons-nous de nous sortir de ce pétrin avant que l'auteur de ces pièges n'arrive. Quelqu'un a une idée ?"

Merde.

Le blond fait un abri, c’est très pratique. Puis nous faisons un feu, un peu de chaleur c’est agréable. « Dites, vous pensez pas que les personnes qui nous ont tiré dessus pourraient revenir ? On peut toujours refaire ce... parapluie ailleurs. Non ? »
En effet, rester ici ça craint.
« On a plutôt intérêt à filler d’ici. »
On laisse le feu allumé, pour une petite stratégie. Nous marchons prudemment dans la forêt, en essayant de se faire voir le moins possible, pour ne pas se faire attraper par un dingue. Enfin, un autre dingue…
D’un coup, tout se retourne. Mes « compagnons » et moi sommes attachés par une corde, la tête en bas.
Nous sommes suspendu à presque un mètre du sol, ce qui est gênant, voyez ?
Aucun d’entre nous n’a le matériel adéquat pour nous sortir de ce merdier. « J'aurais dû m'en douter, marmonna Shaza. Bon, dépêchons-nous de nous sortir de ce pétrin avant que l'auteur de ces pièges n'arrive. Quelqu'un a une idée ? »
« Peut-être que j’ai une idée…attendez. »
Je me tortille, et essaye d’enlever cette fichue corde, puis trouve un moyen qui marcherais peut-être.
J’essaye de délacer ma chaussure, puis la laisse tomber. Je bouge ensuite mon pied, m’accroche fermement à la corde pour ne pas tomber la tête la première, puis la lâche.
Me voilà sur la terre ferme.
« Faites de même… »
J’observe les alentours, au cas où un autre danger rôderais, puis un discours sans doute prononcé par l’homme gras retentit.
C’était donc ça, les pièges…
[/b]…
Des loups ? Hum. Ça ne va pas être facile, mais ils auraient pu trouver quelque chose de plus…coriace. Même affamé, un loup n’est pas invincible.

[/size][/colour]

Oh putain... On se retrouve la tête en bas maintenant. Tout s'passait bien, puis PAf, des pièges, on dit que ya qu'aux autres que ça arrive mais là... Bon soit, Akira a l'air d'avoir trouvé un moyen... et en effet, elle s'en sort.

"Faites de même"

Shaza et moi nous exécutions et hop, on est de nouveaux les pieds sur terre. Pfiou, enfin. Heureusement qu'elle a vite trouvé parce que sinon on avait presque pas l'air con ! Bon, maintenant y se passe quoi là ? Ah, des loups... manquait plus que ça. Pas grave, mon boomerang les réduira en charpie... ou pas. De toute façon, on est trois, et on peut faire du feu, donc ça me fait pas peur, même si j'ai pas envie de me faire bouffer par un loup de malheur. Sur ce, nous décidions de repartir en espérant quand même ne croiser aucun loup.

"Ça risque d'être marrant, dis-je"

Les deux autres avaient l'air un peu interloqués par ce que j'avais dit, plus à moi même qu'à eux, mais tant pis, je pensais ce que j'avais lancé... Recommençant à marcher, je veillais à faire un certain bruit, afin d'effrayer ou... attirer d'éventuels ennemis. Oui, je voulais du sang, de l'action... C'est qu'il avait raison le gars à la voix pas très gentille, on s'fait bien chier ici. Les deux filles suivaient, sans rien dire. Faut avouer que moi non plus, je disais rien. En même temps, on avait absolument rien à raconter. C'était vide, et mis à part le piège et les coups de feu, rien de palpitant ne nous était arrivé. Quand soudain...

*bruit de coups de feu*
Putain ils reviennent, dis-je, un sourire en coin aux lèvres. Enfin !

Grâce à Drakira, et ça me gonfle de l'avouer, nous avons pu sortir des pièges. N'allons pas plus loin, j'aurais pu trouver ce moyen astucieux toute seule, et en moins de temps qu'elle, seulement je n'avais pas les idées au clair.

Et puis, soudain, on entend une voix ricocher sur l'île ; celle du personnage tout droit sorti des dessins animés. Il explique que les pièges posés sur l'île sont en fait l'œuvre du gouvernement et qu'un autre cadeau nous attend.

Des loups.

"Ça risque d'être marrant,"

fit le garçon, tandis que je lui lançais un regard interloqué, un vrai, cette fois.

Tandis que je médite sur l'apparition des loups, je me demande soudain...

PAN.

Ok, ils sont de retour. Les chasseurs.

"Putain, ils reviennent... enfin !"

Pas le temps de me dire que ce mec est sans doute le plus étrange du monde. Peut-être même le plus gamin et le plus con. Il a l'air heureux que des balles manquent chaque seconde de nous transpercer le front, une épaule, une jambe. J'ai encore mal de la brûlure au niveau de ma cuisse, mais la peur me donne des ailes, qui me font courir aussi vite que les deux autres. Nous fuyons à travers la forêt, qui représente notre seul atout, mais aussi un sacré désavantage, car il suffirait de trébucher contre une racine pour signer notre arrêt de mort. Et les racines, elles abondent ici. Heureusement pour moi, je passe mon temps libre dans la forêt à méditer, donc, les arbres, les plantes, les baies, tout ça, je connais...

A plusieurs reprises, je vois des balles transpercer un tronc devant nous et je me demande s'ils ne font pas exprès de nous rater... Et je remarque que nous sommes aussi des cibles éventuelles pour d'autres prédateurs. Et aussi, oui, je me demande beaucoup de choses ; et si ces chasseurs n'étaient que des gars du Gouvernement ?

Soudain, je sens une balle, je ne sais pas comment, tirée dans la direction d'Akira. J'aurais pu me dire "tant mieux, bon débarras", mais au lieu de la laisser se faire transpercer...

Non, j'ai trop honte pour l'avouer, mais il faut bien le dire...

Je me suis jetée sur elle.

Et quand je dis "jetée", je plaisante pas. Je l'ai fait basculer sur le côté, évitant le fatal impact. Et encore secouée par le choc, je la cloue au sol à la seule force de mes bras. J'ouvre mes yeux que j'avais fermés durant l'action et la regarde, peut-être même plus surprise qu'elle.

Mais nous n'avons pas le temps de nous poser plus de questions.

Nous sommes encerclées ; derrière les chasseurs.

Devant, un loup, qui se jette lentement sur Akira et moi, vulnérables proies vouées à être dévorées par ma faute...

Adieu maman, adieu papa, adieu à mes deux petites soeurs...

Je vais finir comme mon aînée.

Après avoir entendu le discours de l’homme maléfique, le mec dis quelque chose qui laisse à penser qu’il est…con ? Peut-être masochiste.
« Ça risque d’être marrant. »
Hum. M’okay.
Je n’ai pas le temps de répliquer, car des coups de feu sont tirés…dans notre direction.
Super, super.
« BORDEL DE MERDE, je gueule. »
« Putain, ils reviennent…enfin ! Dis le mec. »
Ouais, il est bel et bien taré en fait.
Je le regarde furieusement, et m’apprête à lui balancer un tas de choses, mais on me pousse violement par terre. C’était Shaza. Elle venait de…me sauver de la mort…
J’étais émue. Chose rare, bien sûr. Parce que c’était la première fois qu’on…faisait attention à moi, qu’on me protégeait. Je lui en suis d’ailleurs très reconnaissante. Je vais lui témoigner ma gratitude, quand un loup arrive à toute vitesse sur nous. Je repousse Shaza, peut-être un peu trop brutalement, mais qu’importe.
Je vais peut-être nous sauver la vie, lui rendre la monnaie de sa pièce. Ça m’éviterais la corvée des remerciements…
Je donne un énorme coup de pied dans la gueule du loup. Celui-ci s’énerve et grogne, puis me saute dessus. Ensuite commence un violent combat à terre. Il essaye de me mordre, je réplique. J’ai des poils plein la bouche. A coté de moi, il y a un bout de bois. Je le plante dans son œil gauche, celui-ci hurle de douleur.
Un hurlement à vous fendre le cœur.
J’ai pitié, mais il le fallait.
Je le pousse, m’assois sur son dos, et tire sa tête en arrière jusqu'à entendre un gros craquement.
Il s’affale sur le sol, inanimé.
Je me couche à coté de son cadavre et pleure, exténuée.
Ça faisait longtemps…
Cette aventure me change. Etrange…

On s'est mis à courir après les coups de feu, mais je sais pas trop ce qui s'est passé, mais Shaza s'est jetée sur Akira et l'a immobilisée par terre. Le buisson qui se trouvait devant la fille vampire juste avant qu'elle ne soit renversée par l'autre dingue, était comme ''déplumé''. Puis, nous n'eûmes même pas le temps de dire ouf, qu'un loup surgissait, devant nous. Petit récapitulatif: Devant, ya une bête sanguinaire prête à nous bouffer, et derrière, des chasseurs fou furieux qui tirent comme des bleus.

J'adore ! Oui, vous me prenez peut-être pour un idiot insousciant, mais c'est que j'aime l'action moi, et puis, c'est le but du ''jeu'' non ? Il faut tuer, ou être tué...
Mais tout se passa très vite, Akira décocha un coup de pied énorme, digne d'un karatéka, puis se jeta sur le loup, et après une lutte effrennée, lui fit craquer la nuque. La bête était morte.

"T'es plutôt douée dis donc, j'vais finir par croire que t'es pas nulle."

Oh oui, je voulais la piquer au vif, pour un peu plus de piment. Elle avait déjà l'air énervée par mon amusement vis-à-vis de ce qui se tramait, je me demandais bien comment elle réagirait maintenant. Puis, on entendit des voix:

"Ouais, je crois qu'ils sont pas loin, j'ai entendu un gars parler, ils sont un peu plus loin devant."

La voix était grasse, c'en était une d'homme. En tout cas, soit on se faisait tirer comme des canards, ou bien ou décidait de vivre. Pour moi, le choix était vite fait. Rapide comme l'éclair, je me réfugiai dans l'ombre de l'écorce d'un arbre creux, me cachant sous une bonne couche de feuilles mortes. Je me laverais plus tard, pour l'instant, il fallait survivre...

Aussitôt après m'être jetée sur sur Akira, celle-ci me repousse violemment, non pas "en guise de remerciement", mais bien pour me sauver la vie. Eh bien, si j'étais capable de parler, je lui remercierai du fond du cœur, car sans elle j'aurais servie de déjeuner à un loup affamé. Nous sommes quittes.
Elle se bat au corps à corps avec le loup et lui inflige un coup de pied si puissant que j'en viens à avoir de la peine pour la bête... Quoique non, oubliez ce que je viens de dire.
Elle finit par lui briser la nuque dans un craquement si épouvantable que je crois bien que si je m'en sors, je m'en souviendrais toute ma vie.

"T'es plutôt douée dis donc, j'vais finir par croire que t'es pas nulle,"

lui a-t-il fait, surtout par provocation.
Si j'en avais eu le temps, je lui aurais foutu le plus gros coup de pied du siècle entre les jambes. Mais qu'est-ce qu'il m'énerve ce type, c'est pas croyable.
Seulement, comme je viens de le dire, j'en ai pas eu le temps.

"Ouais, je crois qu'ils sont pas loin, j'ai entendu un gars parler, ils sont un peu plus loin devant,"

fit une grosse voix.
Je me figeais. Encore une fois, si j'en avais eu le temps, j'aurais foutu un second coup de pied au garçon, de quoi le castrer ; pardonnez ma grossièreté, mais, non seulement sa remarque était stupide, mais en plus, il nous avait carrément livrés aux chasseurs.
Le crétin se cache sous un lit de feuilles mortes tandis que moi je grimpe, plus vite que l'éclair, en haut de l'arbre où il est tapis. Je ne vois pas Akira et je m'inquiète étrangement pour elle. En fait, je me demande une deuxième fois pourquoi je lui avais sauvé la vie et je me souviens d'une pensée pour ma petite sœur que j'avais eu quelques temps plus tôt. Peut-être que, même si elles avaient cinq ans d'écart, elle me faisait penser à elle...
J'en sais rien. Y a pas tellement de points communs. Enfin, je le répète, j'en sais rien puisque je ne l'ai pas connue si longtemps...
Je sais juste qu'un jour, elle aussi se retrouvera sur cette île, comme ma sœur aînée, comme moi, et ce sera pareil pour mon autre sœur. C'est notre destin ; être massacrées, ici...
Et mon cœur se serre car je me rappelle que je ne la reverrai jamais, pas si je trouve pas une solution pour quitter cette île ou si je massacre pas mes amis...
Mes amis ? Mais qu'est-ce que je raconte ? Je connais Telliah et Akira depuis à peine quelques heures, je ne peux pas les considérer comme des amis... si ?
Mais que suis-je bête ! Je pense à des choses si puériles alors que je suis en danger de mort, que peut-être bientôt, on retrouvera mon corps transpercé de milliers de balles.
Soudain, j'entends la grosse voix de l'homme de tout à l'heure crier et je l'entends courir à travers la forêt. Et je l'aperçois, même. Il y a quelque chose qui le suit, mais je ne sais pas quoi... Quelque chose d'assez terrifiant pour le faire crier et le faire fuir, en tout cas.
Mon sang se glace ; j'ai cru voir une gamine de douze ans maximum armée d'une arbalète l'achever.
Aussitôt je glisse de mon arbre et fais un signe à mes "amis" de me suivre.

"Pas un mot, on est suivis, je crois,"

leur murmurai-je avant de grimper à nouveau dans mon arbre.
J'avance de branche en branche, d'arbre en arbre, et je me demande si les deux autres me suivent. En tout cas, moi je suis sûre de ce que j'ai vu, alors s'ils ne veulent pas sauver leur peau, tant pis pour eux.

Après que je me sois affalée sur le sol et me sois mise à chialer comme une grosse gamine, chose qui ne m’arrive bien sûr pas souvent, l’autre con me balance un…compliment.
« T’es plutôt douée dis donc, j’vais finir par croire que t’es pas nulle. »
Je lui répond par un regard noir, et allais me lever pour lui foutre un coup de poing dans la figure quand des voix retentissent au loin.
« Ouais, j’crois qu’ils sont pas loin, j’ai entendu un gars parler, ils sont un peu plus loin devant. »
Décidément, ce mec est une vraie aubaine. (Ironie, bien sûr)
Celui-ci se cache dans un buisson, Shaza monte dans un arbre, et moi, qu’est ce que je vais faire ?
Je cherche un abri des yeux, puis décide d’aller me cacher derrière un tronc d’arbre.
J’espère qu’il n’arrivera rien à mes…am…acolytes. Surtout Shaza.
Oui, cette île doit avoir des pouvoirs surnaturels…jamais je n’ai eu peur pour quelqu’un. C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir petit a petit une espèce…d’affection, pour elle, malgré le fait que pour l’instant nous n’avons presque fait que nous taquiner.
Elle est peut-être sympa, au fond.
Mais bref, pas le temps de penser à de tels choses dans une situation pareille. Je vais peut-être mourir dans deux minutes, merde !
Je me risque à lancer un coup d’œil au loin, quand soudain, un homme crie, et il y a des bruits de pas…
J’aurais juré que c’était l’homme que nous avions entendus tout à l’heure.
Puis un mec assez petit, grassouillet, déboule à toute vitesse vers nous en courant. Derrière lui, il y a une fille, une gamine d’environ 12 ans, armée d’une arbalète qui le descend après plusieurs tirs foirés. Elle n’a aucune expérience. Elle regarde aux alentours si il y a quelqu’un d’autre, puis Shaza nous fais signe de la suivre.
Je cours aussi vite que je peux, attrape une branche assez basse en court de route et grimpe.
J’avance de branches en branches avec Shaza, et le garçon bête nous suis au sol.

J'ai eu droit à des regards assez méchants après ma remarque. Bon, je vais quand même limiter ce genre de choses, j'ai pas envie de mettre mes deux seules ''alliées'', puisque c'est le terme le plus adéquat, à dos. Ça ne servirait qu'à me faire poignarder en pleine nuit. Je me promis donc, qu'à l'avenir j'éviterai ce genre de commentaire.
Maintenant la jolie fille appelée Shaza était montée dans un arbre, et l'autre belle demoiselle la suivait. Comme moi, elles avaient l'air d'avoir aperçu la tigresse armée d'une arbalète achever le gros lard.

*Bon bah je vais les suivre hein...*

Joignant la pensée au geste, je montai agilement dans l'arbre, et, me tenant aux branches, je suivais les traces des deux filles. Mon regard pervers s'éloigna l'espace de quelques fractions de secondes sur le joli derrière de mes compagnes de jeu, mais je les détournai rapidement. La première se promenait dans les arbres, telle un écureuil, comme dans son élément naturel. Akira avait un peu plus de mal, mais se débrouillait quand même très bien. Quant à moi... Je vais vous le dire, j'ai jamais été très doué en escalade. Je suivais donc tant bien que mal, mais je jetais de temps à autres un coup d'oeil vers le bas avec appréhension. Pour l'instant, je me débrouillai pas trop mal, mais alors que je semblais être celui qui avait le plus de chances de tomber, Akira pris un mauvais appui lors d'un passage entre deux arbres, et glissa, se rattrapant de justesse, et d'une main à la branche. Mais il y avait plusieurs mètres entre elle et le sol, et étant déjà fatiguée par notre assencion, elle n'arrivait pas du tout à remonter. Sortant tout d'un coup de mes pensées vagabondes, je ''courais'' vers l'adolescente, et tentais de la soulever, tout en essayant de rester en équilibre. Shaza quant à elle avait fait exactement le même geste...